GERTRUDE HABLUETZEL 30 juin 1909 - 28 septembre 1986
De belles journées d'automne nous ont été données, des journées de maturité. Cest lors d'une telle journée que le coeur de Gertrude s'est arrêté. Nous nous y attendions si peu, quel choc pour beaucoup ! Elle est partie tranquillement, sans être malade. Peu avant, elle m'avait, raconté avec enthousiasme ses vacances au Tegernsee. Elle avait son habituelle joie de vivre, avait l'air d'être en bonne santé, mais se sentait fatiguée.
Elle savait jouir de la vie. Elle laissait parler son coeur, comme peu de gens savent le faire, ce qui n'allait pas parfois sans blessures. Elle avait beaucoup d'amis, à Zürich, Lucerne, Caux, Genève, en France ou en Allemagne. Elle se préoccupait de moi aussi, et s'était occupée de ma mère, à l'époque où celle-ci faiblissait. On n'oublie pas de telles choses.
Ces derniers temps, elle pensait beaucoup à la réconciliation. Elle m'avait dit prier avec insistance, pour que chacun d'entre nous fasse l'expérience de Ia réconciliation avec soi-même, avec Dieu, avec les autres, quel qu'il soit ou qu'il ait été. Elle sentait beaucoup de choses, souvent bien avant les autres, mais ne trouvait jamais facile de les exprimer.
Ce que nous avons vêcu durant l'été à Caux avajt beaucoup touché Gertrude. Elle l'avait vu comme un cadeau du Créateur. C'était le couronnement et la conclusion radieuse d'une vie mûrie sur cette terre. Mais elle va malgré tout nous manquer.
Ruth Lauffer
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